Sexe et pouvoir, les liaisons dangereuses : la grande enquête de Jean-Michel Normand, journaliste au Monde.
L'exercice du pouvoir est intimement associé à une forme d'érotisation. Depuis toujours, le sexe a partie liée avec la politique. Il se présente comme l'un des avantages collatéraux de la res publica, règle de l'ordre du non-dit mais maintes fois vérifiée. Pourtant, les enjeux de la sexualité des puissants ne se résument pas à leurs frasques ou leurs petits secrets. Ce livre s'attache à tenir la chronique des affaires de sexe qui ont eu une véritable influence, voire un impact direct, sur le cours des évènements historiques.
Elles peuplent toutes les époques, ces amoureuses qui transformèrent des losers en dirigeants omnipotents (Napoléon III et Mussolini peuvent les remercier) ou surent habilement manœuvrer pour orienter les choix de leur grand homme, telle Anne Boleyn. Voire carrément prendre leur place, comme l'impératrice de Chine Wu Zetian. Il faut bien chercher pour trouver des hommes qui poussèrent le sens du sacrifice jusqu'à renoncer à leur destin…
Lorsqu'une situation devient critique ou qu'un rival se fait trop puissant, le sexe offre aussi un terrain rêvé pour comploter tout à son aise, trahir ses alliés ou désigner un bouc émissaire. Il arrive aussi que le no-sex devienne une arme redoutable, comme en témoigne l'aura conférée à Jeanne d'Arc par sa virginité. Leur libido a souvent joué de drôles de tours aux chefs d'État, capables de prendre des décisions parfaitement irrationnelles pour mettre une femme dans leur lit. À la veille de son assassinat par Ravaillac, Henri IV était sur le point de déclencher une guerre avec l'Espagne par dépit amoureux. Sans oublier les conséquences politiques de ce que l'on appelle pudiquement « les affaires de mœurs », des sinistres « Ballets roses » de la IVe République au bunga-bunga berlusconien. Le sexe n'est pas seulement une composante de l'exercice du pouvoir, c'est aussi un accélérateur du cours de l'Histoire.