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Entretien

En quelques mots, comment présenteriez-vous votre livre ?

Il s'agit d'un roman historique, le deuxième d'une série de trois, où, à travers le destin d'une mère accoucheuse et de sa fille, je tente de dépeindre une époque, le milieu du XIXe siècle. Au début de l'ère victorienne, les femmes ont vu leur place dans l'espace public rétrécir comme une peau de chagrin, tandis que s'installait le règne tyrannique de la pudeur. La lutte sera âpre entre sages-femmes et hommes de l'art, entre dames patronnesses et hommes de robe. Au sein d'un monde marqué par des tensions sociales très vives, au cœur d'une ville qui subit sa part de tragédies, le parcours de Léonie et de Flavie s'inscrit dans la trame des bouleversements du début des temps modernes et dans celle, plus vaste encore, de la longue marche des femmes vers l'égalité.

Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire cet ouvrage et à le publier ?

C'est en fréquentant par archives interposées, Marie Gérin-Lajoie, une féministe dont j'ai écrit la biographie, que se sont construits mes deux personnages principaux féminins, des femmes de tempérament professionnellement ambitieuses. Je me sentais mûre pour affronter l'art difficile du roman historique, où la trame romanesque doit fusionner harmonieusement avec une juste mesure de renseignements historiques. Lorsqu'il m'a fallu trouver un métier à mes héroïnes, j'ai aussitôt pensé à celui de sage-femme. Les sages-femmes étaient de véritables praticiennes jusqu'à ce que les médecins usurpent leur place. La genèse de ce roman remonte donc fort probablement à mes années de post-adolescence, alors que ma sensibilité aux injustices sociales s'exprimait dans une remise en question de la consommation à outrance, de l'industrialisation et de la surmédicalisation de notre société. Le débat public faisait rage au Québec concernant l'intégration des sages-femmes dans le système public de santé et je vibrais d'indignation devant ce qui m'apparaissait un abus de pouvoir...

Quels sont les écrivains et les œuvres qui vous ont le plus marqué ?

J'ai beaucoup lu dans ma jeunesse, mais je n'ai pas de livre-culte, un livre que j'apporterais sur une île déserte. Cependant, j'ai toujours eu un faible pour les fresques historiques et pour ce que l'on a qualifié de roman social : Émile Zola particulièrement, mais aussi des œuvres signées par des Américains, comme Les raisins de la colère. J'aimais également beaucoup un certain genre de pièces de théâtre, comme celles de Jean Anouilh, de Tennessee Williams et de Michel Tremblay, que j'ai lues et relues.

Qu'est-ce qui vous passionne ?

Voilà une ample question qui mérite réflexion. L'écriture, bien entendu : le plaisir de tricoter un récit et, surtout, de trouver les mots justes pour exprimer le quasi indicible, c'est-à-dire les émotions. La recherche historique : étant très curieuse de nature, particulièrement au sujet de la psychologie humaine, j'adore tenter de reconstituer une personne ou une époque pour en soutirer les éléments les plus significatifs. La musique et ses vibrations : j'ai fait du chant choral pendant une quinzaine d'années et je recommande à tous d'expérimenter le plaisir unique du chant en groupe. Les voyages : j'ai sillonné l'Europe. Le jardinage : j'ai un grand potager qui ressemble à une jungle, mais qui me donne de vives satisfactions gustatives. Et l'avenir de la planète… Et ma famille, constituée de mes trois mioches qui sont un miracle de la vie et d'un conjoint qui me révèle, petit peu par petit peu, les recoins secrets de son âme !

Quels sont vos projets ?

En priorité : finir ma trilogie des Accoucheuses en beauté. Je consacrerai ensuite du temps au centième anniversaire de naissance de mon grand-père, Gratien Gélinas, au sujet de qui j'ai un projet d'ouvrage. Et en même temps, mijoter mon prochain roman ou ma prochaine série, pour laquelle j'ai déjà des intuitions. Impossible de m'arrêter en si bon chemin : j'ai énormément de plaisir avec le roman historique et je crois que je n'y réussis pas trop mal, alors j'ai très envie de continuer à creuser cette époque et à raffiner mon écriture.

Avez-vous une adresse électronique où vos lecteurs peuvent vous écrire ?

Oui : d.anjou@videotron.ca

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